L’Adonidia merrillii, anciennement appelé Veitchia merrillii, est plus connu sous le nom de Palmier de Manille. C’est une très jolie plante dont la silhouette évoque parfaitement l’image du palmier tel qu’il est présent dans l’imaginaire collectif : sur un stipe unique et bien droit s’épanouit un bouquet de grandes feuilles de fougère, d’un vert intense et gracieusement arquées. Gélive, cette espèce se cultive en bac ou dans un grand pot, ce qui permet de l’abriter du froid en hiver. Doté d’un développement modeste et de croissance lente, le palmier de Manille constitue un excellent candidat pour orner la véranda ou un intérieur très lumineux pas trop chauffé en hiver.
Le Veitchia merrillii appartient à la famille des arécacées. Il est originaire des Philippines, de Malaisie et de Bornéo, naturalisé aux Antilles. Les anglophones le nomment ‘Christmas Palm’ pour palmier de Noël car c’est à cette époque de l’année qu’il fructifie. Cette espèce de climat tropical humide ne supporte pas le gel, mais elle s’adapte bien à la culture en intérieur dès lors que les températures hivernales ne descendent pas en dessous de 10 °C et que l’atmosphère reste un peu humide. Les jeunes plantes mettent un peu de temps à s’installer, puis la croissance s’accélère. En pleine terre, le palmier de Manille peut atteindre plus de 4.50 m de hauteur, mais il ne dépassera pas 2 m en tous sens s’il est cultivé en bac et à l’intérieur ou en serre.
Cet Adonidia merrillii développe lentement un tronc unique, appelé stipe, de couleur grise, fortement annelé avec des cicatrices foliaires proéminentes. À l’extrémité de ce stipe se développe une belle couronne foliaire, joliment retombante. Elle est composée de 12 à 15 grandes feuilles pennées, atteignant 2 m de long, recourbées vers le bas. La feuille est découpée en 40 à 62 folioles lancéolées, régulièrement disposés dans un seul plan, légèrement pendantes. Leur couleur est un vert foncé sur les deux faces. Une fois morte, la feuille se détache du stipe et tombe au sol. La floraison a lieu en été, sur des plantes matures âgées de 10 à 11 ans, et dans des conditions de culture favorables. Elle prend la forme d’inflorescences arquées et ramifiées, atteignant 40-50 cm de long, naissant à sous les feuilles. Chacune comporte des fleurs de couleur blanches qui donneront des fruits ovoïdes, muni d’un bec, mesurant 2 cm de long et arborant un coloris rouge vif décoratif.
Le Veitchia merrillii est une plante d’architecture qui fera sensation dans la véranda, dans la serre ou dans une pièce très lumineuse et peu chauffée. Il supporte très bien la culture en bac et pourra être sorti sur la terrasse ou le balcon de mai à septembre, après une période d’acclimatation. Comme tous les palmiers, il est difficile à associer, en raison de sa forte personnalité : réservez-lui l’angle d’une piscine ou une bonne place sur la terrasse, en l’exposant dans un premier temps à mi-ombre pour qu’il s’habitue progressivement au soleil. Entourez-le de Phormium, graphiques, sobres et colorés, d’agaves précises et géométriques, ou bien de Cordyline par exemple.
Il existe de nombreuses variétés de palmiers : les superbes Phoenix (dont les palmiers dattiers et palmiers des Canaries), les palmiers chanvre (parfois appelés palmiers de chine), ainsi que les Washingtonia, et les palmiers nains Chamaerops humilis… On trouve aussi des palmiers d’intérieur, comme les Areca, mais ici nous allons parler essentiellement des palmiers d’extérieur, pour le jardin.
Il sera évidemment plus facile de les cultiver si vous habitez la région méditerranéenne, cependant certains palmiers résistent très bien au froid et sont adaptés à une culture en extérieur même dans le nord de la France ! Ils se plantent au printemps, à un emplacement ensoleillé, abrité du vent, et dans un substrat drainant. Les petits palmiers peuvent être installés en pot ou bac, et placés sur une terrasse ! En pleine terre ils nécessitent peu d’entretien, mais ont besoin de plus d’attention lorsqu’ils sont cultivés en pot. Dans ce cas, il faudra les arroser de temps en temps, leur apporter un peu d’engrais et les rempoter en moyenne tous les trois ans.
Les palmiers sont des plantes qui impressionnent et qui fascinent. Ils sont capables de nous extirper de la morosité et grisaille ambiante pour nous transporter au soleil. Ils nous font rêver en amenant immédiatement une dose d’exotisme au jardin. Le seul nom des palmiers suffit à évoquer un décor de carte postale, une plage paradisiaque avec ses cocotiers et son eau turquoise… Alors, pourquoi ne pas ajouter un peu d’exotisme à votre jardin ?

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