Le Bambou Pleioblastus linearis, avec son allure de bouquet géant et ses longues feuilles fines comme de l’herbe, nous rappelle plus que tout autre que les bambous sont en fait des graminées. De taille moyenne, il se développe un peu comme les Fargesia depuis une souche compacte où ses cannes sont serrées les unes contre les autres. Tout comme eux, il porte un feuillage dense et persistant disposé en magnifiques panaches légèrement retombants. Infiniment gracieux, extrêment décoratif, résistant au froid, ce bambou peu connu mérite amplement d’être davantage planté et mis à l’honneur dans nos jardins!
Le Pleioblastus linearis est un bambou tout à fait adapté à nos climats tempérés. Il est originaire du sud du Japon, plus précisément des îles de Ryukyu, et appartient à la grande famille des poacées ou graminées. Ce bambou présente des chaumes (ou cannes) très rapprochés, d’un diamètre de 2 à 3 cm, qui s’élèvent jusqu’à 4,5 m en moyenne (de 3 à 6 m). Il s’étend assez lentement en largeur par le biais de ses rhizomes, sur 1 mètre carré au minimum. Ces derniers se caractérisent par des cols courts, et développent un grand nombre de cannes serrées les unes contre les autres. Sous terre, cependant, ils progressent parfois sur de longues distances. Une taille régulière permet de lui donner une belle silhouette d’arbre parasol, dont l’allure rappelle celle d’un bambou cespiteux, mais en plus grand. A terme, ce bambou, par le biais de son feuillage et de ses cannes, forme un épais massif, presque impénétrable. Son feuillage persistant est souple, très fourni et particulièrement fin. Il est composé de feuilles très étroites, longues de 10 à 25 cm pour 8 mm à 1 cm de large, d’un beau vert franc.
Bien rustique et vigoureux, ce bambou réussit au soleil ou à mi-ombre, en sol profond et frais, de préférence peu calcaire. Ce Pleioblastus, peu connu et peu planté, est l’une des espèces de bambous les plus gracieuses, en particulier lorsque le vent joue avec son feuillage comme il sculpte celui des grandes graminées. S’il est généralement peu envahissant, nous vous conseillons tout de même de contenir son développement en utilisant des barrières anti-rhizomes ou, à défaut, de lui abandonner un grand massif éloigné de la limite de votre jardin. Son graphisme fait merveille dans un jardin japonais, d’inspiration zen, sauvage, exotique ou contemporaine. Il permet de constituer de splendides écrans très occultants ainsi que des haies infranchissables. Mais c’est en touffe isolée qu’il fera le plus d’effet, en particulier s’il est conduit en arbre parasol en pratiquant une tonte régulière autour de son pied. C’est ainsi qu’il fera également sensation aux abords d’une grande pièce d’eau. Dans un grand jardin, une allée bordée de Pleioblastus linearis procure une atmosphère mystérieuse, presque magique. Il peut aussi être cultivé en bac, à condition de le rempoter tous les ans et d’éliminer régulièrement les chaumes les plus âgés pour faire de la place aux nouvelles pousses.
Avec leur feuillage graphique et persistant, bruissant au moindre souffle de vent, leurs cannes ou chaumes colorés robustes et rectilignes, les bambous structurent le jardin même en hiver, en y apportant une note extrêmement exotique, zen ou contemporaine toute l’année.
Du bambou en pot au bambou géant, en passant par le bambou nain, le terme bambou, s’il évoque aux amateurs de cuisine asiatique un restaurant à Paris, regroupe une immense diversité de genres, d’espèces plus ou moins envahissantes et de variétés de plantes. Oubliez le « Lucky Bambou » ou « bambou de la chance » (Dracaena sanderiana) des fleuristes et le Bambou sacré (Nandina domestica) : malgré leur nom commun, ils n’ont rien à voir avec le genre !

Qu’ils soient bambous traçants comme les Phyllostachys, peu traçants ou non traçants (cespiteux) comme les Fargesia, tous composent des scènes hautement exotiques.
Au jardin ils s’installent vite, dotés d’une croissance fulgurante ils forment rapidement de belles haies brise-vue ou brise-vent, des écrans végétaux anti-bruit, des forêts dépaysantes, des massifs légers mais structurants ou des couvre-sols foisonnants. Les bambous nains font également merveille en haie basse, en couvre-sol ou cultivés en pot sur une terrasse ou un balcon. En prime les bambous secs serviront de tuteurs à vos clématites ou dahlias.
Ils se plaisent au soleil non brûlant, comme à l’ombre, en tout sol restant frais.
Ne vous fiez pas à leur allure de plante tropicale : s’il y a quelques espèces frileuses (-10°C), la plupart des bambous se montrent capables de résister à des gelées parfois jusqu’à -25°C et s’acclimatent dans toutes les régions.
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