Le Camellia grijsii est un vigoureux arbuste au port dressé doté d’une floraison hivernale bien parfumée et remarquablement abondante. Il produit une myriade de petites fleurs blanches à coeur jaune qui se détachent sur un feuillage original, d’un vert teinté de noir, d’aspect vernissé et gaufré. Cette espèce botanique chinoise résiste bien au froid et gardera son beau feuillage tout au long de l’année. Vraiment charmante, c’est aussi une plante robuste, mais elle exige un sol frais en été et dépourvu de calcaire. A essayer absolument, en solitaire dans le jardin, ou encore en haie fleurie.
Recueilli en 1861 dans la province chinoise du Fujian par de Grijs et décrit en 1879 par le botaniste Hance, le Camellia grijsii est répandu dans le centre et l’est de la Chine, dans les provinces du Fujian, Hubei, Yunnan et Sichuan. Il est apparenté au Camelia sasanqua (le Camélia d’automne), mais aussi au Camelia yuhsienensis, l’un des parents du célèbre cultivar ‘Yume’. Comme tous les camélias (dont le théier), il appartient à la famille des théacées.
Cet arbuste au port dense, très touffu mais dressé, voire colonnaire, atteindra en moyenne 1,20 m de hauteur pour 80 cm à 10 ans, mais pourra se dresser jusqu’à 3 m de hauteur et occuper 1,50 m d’envergure à maturité. Sa croissance en hauteur est assez rapide durant les premières années, elle ralentit par la suite. Sa floraison est hivernale, elle commence généralement en décembre et se termine au début du mois de mars. Elle est remarquablement abondante. Les fleurs éclosent en grand nombre, rassemblées en grappes à l’aisselle des feuilles situées vers l’extrémité des rameaux. Chacune mesure environ 5 ou 6 cm de diamètre, elle se compose de pétales blanc pur à deux lobes disposés de façon un peu désordonnée autour d’une coeur d’étamines jaunes. Leur parfum est plus ou moins prononcé selon les individus. Le feuillage, dense et persistant, est composé de feuilles épaisses, coriaces, sombres, fortement nervurées, ovales et effilées, finement dentées en bordure. Elles mesurent environ 6 cm de long pour 3 cm de large.
Le Camellia grijsii, comme tous les camélias, se comporte mieux en climat doux et humide que dans les régions froides, où sa rusticité est parfois prise en défaut, et sa floraison détruite par les fortes gelées. Partout où l’hiver n’est pas trop rude, on l’installera au jardin en isolé, ou associé avec d’autres plantes de terre de bruyère (Rhododendron, azalées, Hydrangea, Hamamelis) dans une haie fleurie. Son allure de plante sauvage et la délicatesse de sa floraison font merveille dans un jardin naturel ou romantique, avec un Chimonanthus praecox par exemple. Vous pouvez aussi habiller son pied de bulbes d’automne, comme les colchiques ou les cyclamens de Naples. Dans les régions très froides, il s’installera dans un bac sur le balcon ou la terrasse, pour le rentrer dans la véranda ou la serre froide pendant sa période de floraison.
Les Camélias sont des arbustes buissonnants persistants indispensables pour égayer un jardin à la morne saison. Ils ont la particularité de fleurir, suivant les espèces, en automne comme le Camellia sasanqua ou en fin d’hiver jusqu’au printemps comme le Camellia japonica et le Camellia x williamsii, soit d’octobre à début mai, période à laquelle, peu de fleurs nous accompagnent au jardin.
Les Camélias poussent à l’état naturel en pleine forêt. Voilà pourquoi ils préfèrent l’ombre ou la mi-ombre et une terre riche en humus et un peu acide. Ils redoutent par-dessus tout le calcaire qui leur apportera une carence en fer.
Camellia ‘Spring Festival’
Bien qu’un peu sensibles au froid, ils sont parfaitement rustiques en situation protégée des vents froids et secs : derrière un mur, dans une cour ou sous la protection de conifères. De plus, en raison de leur croissance assez lente, ils poussent bien en pots et font de formidables petits arbustes persistants pour les terrasses ou les patios.
Inévitablement, si on vous sort le mot « Camélia », vous vous imaginez aussitôt une fleur rouge cramoisi sortant d’un feuillage vert sombre vernissée. Contraste assuré, mais… cette couleur, il faut bien le reconnaître, est difficile à incorporer harmonieusement dans un jardin. Vous pouvez bien entendu l’adoucir avec des tons plus pastel aux alentours ou tout simplement faire votre choix dans toutes les autres variétés de camélias qui fleurissent du blanc au rouge en passant par toute la gamme des roses.

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